Abstract
Report on the validation of urban and suburban forest exploitation for housing development purpose.
This report was asked by a private developer. The aims were: To establish the actual tendancy; to assemble all informations and data concerning previous experiences; to analyze all limitatives factors occurring after a development; to identify arboriculture work to be performed on the remaining trees; to compare the value of a forest tree vs. ornamental tree and to formulate recommendations.
All chapters were developed on a scientific approach based mostly on the informations already available from the I.S.A. Annual Convention proceedings. (1951, 1956, 1960, 1963 and 1964) In a sense nothing new is disclosed but for the french speaking persons in Quebec who did not have the chance to refer to scientific sources in their own language, it is something new. It is also a pledge in favor of keeping urban and suburban forest as green spaces for the benefit of an entire population instead of loosing it on a basis of money making for a small group.
Le Mandat Et Les Objectifs
Ce rapport fait suite au mandat confie a Service d’Arbres Guimont Inc. par Les Immeubles Bord de I’Eau Inc. sur la validite de I’exploitation de boises urbains et suburbains pour fins de developpements domiciliaires.
Les objectifs de ce mandat sont:
D’etablir la tendance actuelle.
De rassembler les informations et experiences anterieures concernant le mandat.
D’analyser les facteurs limitatifs imposes a la croissance des arbres dans un boise lors de developpements domiciliaires.
D’identifier les travaux d’arboriculture necessaires a la sauvegarde des arbres ayant deja fait partie d’un boise.
De comparer I’etablissement de la valeur d’un arbre de boise a un arbre d’ornement.
De formuler des recommendations.
La Tendance Actuelle
L’accentuation de I’offre de terrains boises ¤ar les promoteurs de projets domiciliaires depuis quelques annees n’est pas le fruit du simple hazard, mais bien le resultat d’une etude du comportement des consommateurs. Avec I’eveil de la population aux problemes de la pollution, de I’environnement, du retour aux sources et de la qualite de la vie, les promoteurs ont vite compris que leur reussite etait proportionnelle a la satisfaction des besoins recherches par les consommateurs.
On a tout simplement applique qu’un principe de base du marketing. On peut toutefois se poser les questions suivantes: “Le consommateur et la collectivite sont-ils bien servis et adequatement renseignes?” — “Perpetuons-nous I’ignorance des consommateurs dans un but bien precis?”
Cette situation n’a pas suffisamment fait I’objet d’interventions ces dernieres annees a cause d’une complicite involontaire du milieu. Des interets puissants ont influence la collectivite. De toute facon puisque la majorite des developpements domiciliaires s’effectuent a I’exterieur des grandes villes, peu de gens se sentent impliques. Pour les planificateurs, les banlieux representent des territoires plus accessibles tant sur le plan financier qu’au niveau expensionnisme. Elies sont egalement plus receptives a de tels projets.
Avant la promulgation de la Loi du zonage agricole, les promoteurs possedaient un reservoir de terrains assez exceptionnel, a meme les meilleures terres agricoles et boises existants. Cette loi a impose des contraintes a tous les intervenants, mais la banque de terrains est encore vaste. Quant aux consommateurs, ils exigent continuellement des terrains boises. Que les resultats futurs soient desastreux importe peu au moment de I’achat. Les consommateurs se laissant diriger par un comportement emotif et ignorant les consequences, le promoteur y trouve un argument de vente fait sur mesure. Le milieu municipal, en depit que les villes possedent des reglements prevoyant un retour de terrains de I’ordre de 1 % a 10% de la superficie du projet, ou encore I’obligation d’amenager certaines zones du projet en espaces verts, ne s’en soucie guere. La majorite ne consacre aucun budget a I’arboriculture. Elies ne sont done pas forcement violentes dans I’application de leurs reglements. Les horticulteurs quant a eux y trouvent leur compte puisque ces projets representent un potentiel de clients interessants.
Occasionnellement, les groupes ecologiques passent a I’attaque ou devrait on dire a la defense des boises lorsque le desastre est trop evident; la Montagne des Roches et le boise Saraguay, e"n sont de vibrants temoignages. Mais il n’en demeure pas moins vrai qu’un nombre effarant de boises disparaissent sans qu’aucune denonciation s’effectue, les intervenants satisfaisant tour a tour leurs besoins au detriement d’un patrimoine ecologique.
Les Informations Et Experiences Anterieures
Avant d’analyser point par point les facteurs qui limitent la survie des arbres lors de I’exploitation de boises urbains et suburbains pour fins de developpements domiciliaires, examinons I’opinion emise par differents planificateurs. Meme si ces textes datent de 1956, ils sont d’une actualite deconcertante.
Nous debuterons en citant Purcell (5) qui en arrivait deja a la conclusion que la preservation des arbres existants defiait I’ingeniosite et que la vente de vergers a des fins de developpements domiciliaires, meme si elle servait bien le promoteur, offrait des resultats peu satisfaisants au niveau de la sauvegarde des arbres. Pour quelques dollars et quelques annees d’attente, le proprietaire aurait obtenu des arbres ornementaux appropries ou encore pour quelques dollars additionnels, a la fois le promoteur et le proprietaire auraient joui immediatement d’arbres ornementaux de dimensions interessantes et adaptes. II terminait en souhaitant que si e’etait possible I’on devrait batir sur des terres non agricoles dont la beaute serait rehaussee par la plantation d’arbres ornementaux.
Faludi (6) pour sa part definissait qu’une ceinture verte, en terme de planification urbaine, constituait un espace ouvert un peu comme un ruban vert faisant penetrer gazon et arbres, a I’interieur du conglomerat de ciment et d’asphalte que representent nos cites.
Faludi continuait en mentionnant qu’un des roles d’une ceinture verte consistait a preserver tels quels les espaces verts existants des municipalites.
Quant a Hancock (7) il fut beaucoup plus precis sur le sujet en declarant qu’il serait inutile de sauver un arbre aujourd’hui pour le perdre le lendemain. On devrait etablir objectivement si on ne jette pas plutot son argent a I’eau au lieu de I’investir. II developpa par la suite le cas de Don Mills en Ontario.
Des promoteurs allaient utiliser pour fins domiciliaires un excellent boise. On hesita aucunement lors de la promotion de ce projet a souligner que le promoteur prendrait tout les moyens possibles pour preserver le maximum d’arbres. Sur papier tout semblait excellent. On avait menage aucune depense au niveau de la planification du projet.
Puis arriva le desastre. Les services doivent etre dispenses et le promoteur doit faire des benefices. La machinerie fait son apparition sur le terrain, effectuant des breches ici et la dans le boise apres que les coupes selectives prevues pour les rues furent executees. On bouleverse le sous-sol, la terre s’accumule par-dessus les racines des arbres qui doivent etre conserves, les tranchees effectuees pour la pose des egouts et de I’aqueduc sont remplies avec le sol arable disponible sur place et le drainage naturel disparait. Parce que les arbres doivent demeurer en bordure des rues, les utilites publiques obtiennent des droits de passage sur le arrieres lots et procedent a I’enlevement des arbres afin d’y planter les poteau×. Les arbres compris dans la zone de construction de la propriete et tout autour sont elimines et finalement les arbres ainsi abattus endommagent ceux qui doivent demeurer.
Le contracteur en effectuant son excavation dispose de la terre dans le voisinage immediat, ha∪ssant le niveau du sol existant autour du collet des arbres. II empile ses materiau× et laisse son equipement sur les lieux produisant un compactage du sol. Afin de se conformer aux reglements des societes d’hypotheques, il nivelle le terrain en donnant une pente vers la rue de 2%. Advenant qu’il pose du gazon en plaque, il ajoutera de la terre d’excavation compactant de nouveau le sol au-dessus des racines des arbres. Avec tout ces traitements les arbres sont affaiblis et deviennent vulnerables aux attaques des insectes. Apparaissent les pic-bois qui blesseront davantage les arbres. Des que le proprietaire prendra possession de sa maison, il pavera son entree, construira une cloture, un patio et un cabanon, installera une piscine et se fera un jardin potager mais tout ca en eliminant les arbres qui devaient etre conserves. Finalement, il ne restera plus que 5% a 10% du total des arbres prevus. Est-ce que ca n’en vaut la peine?
II aurait mieu× vatu construire sur un terrain denude pour par la suite effecteur des plantations d’arbres d’ornements au lieu de conserver ces arbres indigenes dont la valeur est douteuse. Hancock poursuit en mentionnant ce qu’il en a coute et ce qui en coutera au proprietaire pour avoir conserve ces quelques arbres qui eventuellement disparaitront. Le proprietaire aura verse un montant, superieur a I’achat du terrain pour acquerir des arbres et devra debourser de fortes sommes pour les travaux d’arboriculture futurs.
Le point le plus confus consistera a expliquer a la population que ce projet fut effectue avec I’intention de conserver une grande partie de ce boise. Pourtant tous s’apercevront qu’il fut entierement detruit.
Faludi dans le debat qui suivit mentionnait qu’ il est vrai que le promoteur aurait du remettre a la municipalite I’equivalent de 5% du total de la superficie du projet domiciliaire en espace vert (7). En transferant une bonne partie du boise en gestion, la sauvegarde des arbres aurait ete assuree.
II aurait pu alors eliminer completement les arbres sur la superficie du projet domiciliaire pour par la suite proceder a la plantation d’arbres d’ornement mieux adaptes au stress urbain. Mais voila, il a prefere prouver qu’il pouvait conserver la majorite des arbres.
Deja en 1956, avec des exemples a I’appui, les planificateurs temoignaient contre/’exploitation des boises urbains et suburbains aux fins de developpements domiciliaires. Ils estimaient preferable de les conserver intacts quitte a ce qu’ils soient eventuellement inseres a I’interieur d’un programme municipal d’espaces verts pour le benefice de la population entiere.
Les Facteurs Limitatifs
Suite a ces informations, examinons maintenant de plus pres les resultats nefastes causes par le developpement domiciliaire dans un boise urbain ou suburbain.
Le facteur microclimatique
Une recente etude effectuee a Quebec par la Societe de Meteorologie de Quebec tend a demontrer qu’a I’interieur meme d’une ville plusieurs microclimats peuvent se creer en fonction des ecosystemes existants (1). Durant la saison estivale, la temperature pourra etre inferieure de 4 a 6° celcius a I’interieur d’une zone boisee comparativment a une zone d’habitation meme si elles sont relativement a peu de distance I’une de I’autre.
Advenant que la zone boisee perde sa vocation premiere en faveur d’un developpement domiciliaire, Neil (2) a demontre que la construction de rues et d’immeubles aura des effets limitatifs sur la croissance de certaines essences d’arbres a cause d’une baisse d’humidite et consequemment, une augmentation d’intensite lumineuse. C’est surtout I’effet de la diminution de I’humidite que I’accroissement de I’intensite lumineuse qui est en I’occurence le facteur limitatif.
Le facteur luminosite
Dans un boise dense, les vegetaux se sont adaptes a une certaine intensite lumineuse. C’est d’ailleurs une des raisons qui justifiera une croissance chetive et disporportionnee de la flore arborescente. On constatera que les arbres poussent en hauteur afin de puiser la lumiere solaire necessaire au processus de la photosyntese, principe essentiel a la survie des vegetaux.(3)
Les emanations de fumee et de poussieres causees par les nouvelles constructions, eleveront le nombre de particules solides dans I’atmosphere ce qui aura comme effet de masquer significativement la lumiere solaire. De plus ces particules s’accumuleront sur la surface des feuilles et obstrueront les stomates. Cette pellicule de fumee et de poussieres diminuera I’intensite lumineuse qui atteint normalement les tissus de la plante. (2).
De plus, sur certains arbres feuillus la longueur des journees controle la chute des feuilles et leur entree en periode de dormance. Dans certains cas, on a constate que les arbres assujettis a la lumiere artificielle des lampes de rues ou a d’autres sources lumineuses intenses, retarderont la chute des feuilles et I’entree de I’arbre dans sa periode de dormance. II s’en suivra de serieux dommages. (2).
Le facteur atmospherique
Dans un boise, la densite des arbres et leur interdependance, contribuent a la creation d’une protection contre les changements atmospheriques. Lorsqu’un projet domiciliaire s’implante, on ouvre le boise et on isole des individus. La baisse d’humidite et I’accroissement de la temperature produiront des vents chauds qui auront vite fait de dessecher les feuilles et les rameaux, les arbres sont plus sujets a subir des blessures par dessiccation que les plantes possedant une forme de vie inferieure. (2).
En outre, les arbres d’un boise, pour se maintenir dans leur position verticale, en depit des vents excessifs, peuvent compter sur I’enchevetrement des racines de I’ensemble du boise. Les bouleversements au niveau du systeme radiculaire par la machinerie lors des excavations, pertubera leur milieu ou leur ecosysteme et conduira les arbres isoles a une mort certaine (2).
Le facteur aeration du sol
Indubitablement, le sol des boises urbains et suburbains est adequatement aere. Les recherches sur le sujet effectuees par Yelenoski (4) et (8) le prouvent bien. Elies etablissent egalement que la ou il existe des constructions, le sol est tres peu aere. En fait, I’oxygene contenu dans le sol, trois jours apres une construction, a tombe de 20% a 17.5% et le gaz carbonique s’est accru de 1%. Deux semaines plus tard, I’oxygene n’etait plus qu’a 4% et le gaz carbonique grimpait a 16%. La circulation de I’air dans le sol etant necessaire au bon fonctionnement du systeme radiculaire, disparait la ou existe des constuctions et le gaz carbonique, toxique pour les racines, s’accroit.
Le facteur compaction du sol
Yelenosky (4) et (8) dans ses recherches a egalement determine que la compaction du sol au niveau du tronc des arbres produisait une hypertrophie de la partie ainsi couverte. La partie de I’ecorce sous le sol etait caracterisee par des fendillements excessifs et une surface rude.
Haddock et Gessel (9) citant Munns croient que I’infiltration de I’eau est reduite de 75% la ou le sol est compacte. Presumement, lorsqu’il existe un sol compacte autour des arbres, en plus d’une diminution de I’infiltration de I’eau, il y aura une tendance a I’accroissement de I’erosion du sol. Citant egalement Kramer, ils en viennent a la conclusion que lorsqu’il y a compaction, il y a mauvaise aeration. Cette action retarde I’infiltration de I’eau done I’absorption des elements nutritifs, change la permeabilite des cellules des racines et retarde leur coissance. Se referant a Boyce, ils suggerent que la compaction du sol rend les arbres plus susceptibles aux attaques des insectes et maladies ainsi qu’a la turbulence des vents provocant irremediablement leur perte. II se produit egalement une diminution de I’influence favorable de la faune et de le flore sur la structure du sol et de sa fertilite chimique.
Le facteur d’abaissement de la nappe phreatique
Lavallee (10) mentionne ce qui suit: “On a signale precedemment que I’enracinement d’un arbre situe trop pres d’une residence souffre d’un manque d’eau a cause de la presence du drain installe a sa peripherie. Ces phenomenes de deperissement des arbres sont attribuables a un abaissement de la nappe phreatique (zone du sol, gorgee d’eau d’infiltration lorsque cette eau recontre une couche impermeable) et sont observes un peu partout dans la province. II faut etre au courant des probabilites de degradation de la couverture arborescente, afin que de nouvelles implantations d’arbres soient planifiees et entreprises en meme temps que les changements surviennent”.
Beauco∪p d’a∪tres facteurs limitatifs hypothequent la survie des arbres existants au moment de la construction ou apres des constructions comme les chnagements de temperature du sol, Wadleigh (12); les blessures au trone, I’absorption de produits toxiques par les racines, le taille inadequate des branches et les puits d’aeration insuffisants, Lavallee (10); le stress urbain, Gagne (13) etc. etc. …
Suite a ces donnees qui sont reprises d’ailleurs par une multitude d’auteurs et de scientifiques, nous sommes tentes de citer Hancock (7) a nouveau: “Pourquoi alors conserver des arbres indigenes dont la valeur est douteuse?”
L’enumeration de ces facteurs limitatifs devrait a elle seule convaincre tous les sceptiques, de la severite des dommages permanents causes aux arbres lors de la construction domiciliaire et diriger ‘eur choi× vers des terrains non boises, quitte a effsctuer des plantations d’arbres d’ornement avec les economies realisees au moment de I’achat du terrain.
Identification Des Travaux D’Arboriculture
Tous les facteurs limitatifs deja enumeres imposent certains travaux arboricoles necessaires a la sauvegarde et a I’entretien des arbres ayant deja fait partie d’un boise. II faut noter toutefois que dans la presque totalite ds cas, les arboriculteurs arrivent sur les lieux une fois que les dommages furent causes et rarement avant que la construction debute. C’est alors que I’on veut exiger des arboriculteurs des miracles afin de sauver les arbres. Mais voila, les miracles n’existent pas en arboriculture, seuls les charlatants peuvent en promettre.
En depit qu’un arbre represente une plante hautement compartimentee, Shigo (16), il existe un certain seuil de tolerance que I’arbre peut accepter avant d’atteindre le point de non retour. Or I’addition de tous les facteurs limitatifs decrits plus haut sur la courte periode de temps que represente la construction, multiplie les risques que I’arbre atteigne ce point de non retour.
Puisqu’il est physiologiquement impensable pour un arboriculteur, de creer un processus de regenerescence, il faut done convenir qu’une bonne partie des travaux doit s’effecteur avant la construction.
Consultation preventive
Avant que les travaux de construction debutent, I’arboriculteur competent devrait effectuer avec son client, la visite du terrain afin de ceinturer le perimetre de la residence et les zones qui devront etre deboisees. Par la suite, il completera un releve detaille de tous les arbres; examinant autant la condition interne a I’aide du Shigometer que leur condition externe. I’arboriculteur devra s’assurer que la structure du sol est excellente. De concert avec son client, il selectionnera les meilleurs sujets qui devront demeurer sur le terrain apres toutes les constructions prevues (residence, trottoirs, sentiers, entree charretiere, cabanon, piscine, aire de jeux, etc.) et suggerera les traitements preventifs adequate. Le deboisement selectif devrait etre execute par I’arboriculteur et non par I’entrepreneur.
Idealement, I’arboriculteur devrait demeurer sur les lieux durant toute la duree de la construction de la propriete. Puisqu’evidemment cette suggestion est irrealiste, le client devrait au moins aviser I’entrepreneur de communiquer avec I’arboriculteur au moment de I’excavation et toutes les fois que I’entrepreneur doit ouvrir une tranchee.
Puits d’aeration
La construction d’un puits d’aeration a pour but de recreer I’environnement original de I’arbre au niveau du systeme radiculaire avant le remplissage. Lavallee (13) en arrive aux conclusions que si on decide de hausser le niveau du sol on doit se preoccuper d’avoir un puits d’aeration fonctionnel. On doit egalement eviter le contact entre le sol ajoute et I’ecorce du trone afin de prevenir la pourriture de I’ecorce et du bois au niveau du collet de I’arbre. Pour etre fonctionnel, un puits d’aeration autour du trone doit etre concu de facon a permettre a I’air et a I’eau d’atteindre le niveau des radicelles existantes en attendant que d’autres se forment plus pres de la nouvelle surface du sol. Dans une tres forte proportion les puits d’aeration sont generalement mal construits. (voir autres facteurs).
Les graphiques suivants empruntes au volume “Arbres et Arbustes” de I’encyclopedie Time Life du jardinage demontrent parfaitement bien les travaux a realiser.
Traitement des blessures aux racines
Lors de I’excavation, I’arboriculteur etant sur les lieux peut traiter les blessures qui seront infligees aux racines des arbres situes a proximite des travaux. II devra tailler les racines endommagees et les desinfecter. II accumulera autour du solage un melange organique afin de favoriser la multiplication des radicelles. II s’assurera egalement qu’un minimum de compaction du sol s’effectuera, verra a ce qu’aucune machinerie ne penetre induement sur le terrain et qu’aucun materiaux ne soit empile pres des arbres (voir Hancock).
Protection des troncs
Lavallee (10) suggere avant de construire, d’encager la base des arbres. De fait, le recouvrement du tronc avec des planches pour la duree des travaux, evitera une foule de plaies servant par la suite de point d’entree aux caries qui accelerent la degradation du tronc de ces arbres. On sait qu’une ouverture de 300 cm2 est envahie par des caries a progression rapide en moins de 4 ans (voir Hancock).
Elagage et emondage
Advenant que des arbres demeurent a proximite de la residence et que leur cime nuise a la construction, il faudra proceder a un elagage judicieux. Cet elagage ne devrait pas etre effectue par (‘entrepreneur mais bien par un arboriculteur. En depit du fait qu’un arbre sain ne devrait pas necessiter d’elagage, il n’en demeure pas moins vrai que les arbres de boises, surtout apres une construction, recelent des branches endommagees, nuisibles ou inutiles et qu’il faut proceder a un tel travail, (voir facteur atmospherique)
Chirurgie et fertilisation
Une fois la constructino terminee, il faudra proceder a une verification complete des arbres afin de traiter toutes les blessures a I’ecorce, effectuer de I’haubannage si il existe des fourches faibles et fertiliser les arbres afin de favoriser le developpement racinaire. (voir facteur atmospherique)
Controle des maladies et des insectes
Consequemment, a la premiere visite de I’arboriculteur et selon ce qu’il aura determine a son releve detaille, il sera peut-etre opportun de vaporiser les arbres avec des fongicides ou des insecticides afin de contrer ces attaques. (voir facteur compaction du sol)
Ecimage
Selon I’analyse de la condition des arbres, I’arboriculteur pourra recourir a I’ecimage de certaines essences afin de leur permettre de developper une meilleure cime et restreindre la croissance verticale de I’arbre. (voir facteur luminosite).
Obturation des cavites
Souvent les arbres de boise servent d’habitat a la faune. Leur trone creux represente des abris instantanes. Si dans un boise les petits animaux sont les bienvenus, dans un developpement domiciliaire, ils sont chasses, laissant derriere eux leur nid. Ces cavites constituent des points faibles qu’il faudra obturer apres un curetage approprie.
Ces operations devront etre effectuees le plus rapidement possible afin d’attenuer une bonne partie des dommages qui pourraient etre causes.
Le cout de ces travaux peut facilement atteindre de 500 a 600 dollars par arbre en moyenne. C’est surement une des raisons qui amene le client a delaisser ses arbres ou tout simplement a les faire abattre.
Quel aura done ete le rendement sur I’investissement original? Ce terrain aura ete paye beaucoup plus cher afin d’obtenir des arbres qui eventuellement n’existeraont plus. Ou est la logique objective d’un investisseur lorsqu’il effectue un placement?
Etablissement De La Valeur D’Un Arbre
Si nous etablissions la valeur economique d’un arbre de boise et qu’elle etait comparee a celle d’un arbre d’ornement,. pourrions-nous retablir cette objectivite lucide d’un invstisseur? C’est ce que ce chapitre propose.
La methodologie utilisee est celle proposee par le guide du “Council of Trees and Landscape Appraisers” (11). Ce guide a recemment fait I’objet d’une etude exhaustive par une sous-commission de la Societe Internationale d’Arboriculture-Quebec, Inc.. Les membres qui la composaient representaient des ingenieurs-forestiers, des architectes de paysage, des evaluateurs agrees et des arboriculteurs. Tous ont reconnu que ce guide proposait la seule methode adequate d’evaluation des arbres. Pour notre part, nous avons deja effectue depuis 1968 plus de trois cents evaluations en utilisant cette methode. Elie fut defendue devant les tribunaux avec succes et dans la totalite des cas elle a amene un reglement du litige.
Les donnees proposees sont les suivantes:
La valeur intrinseque d’un arbre de boise est done largement inferieure (4 fois) a la valeur intrinseque d’un arbre d’ornement en depit que le diametre soit superieur dans le present cas.
Conclusion
Que faut-il done penser de tout cela? Chateaubriand disait: “Partout ou I’arbre a disparu, I’homme a ete puni de son imprevoyance”.
Pour notre part, nous concluons que I’exploitation de boises urbains et suburbains pour fins de developpements domiciliaires constitut une fumisterie si le promoteur ne met pas en garde les consommateurs contre le peu de succes au niveau de la survie des arbres.
Nos trente annees d’experience dans le do-maine de I’arboriculture et de la foresterie urbaine, nous ont demontre que le grand perdant est le consommateur et que finalement c’est paye fort cher pour des arbres de foret, futur bois de foyer!
Si les arbres ont des effets sur la sante physique et mentale de I’homme, Gagne (13) et qu’ils influencent I’environnement, Lannoy (14), le promoteur, comme tout autre organisme, a un role social a jouer au niveau de la flore arborescente lorsqu’il planifie un developpement domiciliaire.
II ne doit pas seulement s’acquitter de son role de facon negative en ne construisant pas sur des terrains boises mais doit egalement prevoir I’implantation d’arbres d’ornement pour le benefice de la collectivite.
Puisque I’Unesco en 1962 recommandait aux pays membres la sauvegarde de la beaute et du caractere des paysages et des sites naturels ou urbains (15), il serait logique que le promoteur, le constructeur, la municipalite, les gouvernements et les citoyens fassent leur part.
Les Recommendations
Suite a cette analyse, nous ne pouvons passer outre a des recommandations dont nous n’avons aucun merite puisqu’elles rejoignent celles de Purcell, Faludi et Hancock:
Le promoteur devrait effectuer son developpement domiciliaire sur des terrains non boises et non agricoles.
Le promoteur devrait remettre en partie ou en totalite a la municipalite les terrains boises.
Les municipalities devraient inserer a I’interieur de leur ceinture verte les terrains boises. Elies devraient egalement en assumer la protection et I’amenagement.
Le promoteur devrait planter des arbresd’ornement sur les terrains offerts en vente afin d’en rehausser la beaute, d’en accroitre la valeur et d’ameliorer I’environnement de facon positive.
Le promoteur devrait aviser ses clients eventuels des implications financieres et limitatives au niveau des arbres existants lors de I’achat d’un terrain boise.
Note au rapport
Pour toutes references aux documents originaux cites, les textes francais representent une traduction libre de I’auteur.
Notes a la bibliographie
Note 1 — Le National Shade Tree Conference, I’lnternational Shade Tree Conference et I’lnternational Society of Arboriculture ne font qu’un. Cette situation a ete provoquee par revolution du nom corporatif de I’association depuis sa fondation en 1924. Aujourd’hui cette organisation regroupe plus de 3,600 membres repartis dans 30 pays.
Note 2 — La Societe Internationale d’Arboriculture-Quebec Inc. est un chapitre de I’lnternational Society of Arboriculture depuis 1976. Auparavant les membres faisaient parti de I’lnternational Society of Arboriculture-Canada Inc. depuis sa creation en 1950.
Footnotes
↵1 Rapport realise par Service d’Arbres Guimont Inc. sous la responsabilite de C. Desjardins arboriculteur-conseil, Groupe Fournier a contribue a cette etude Jacques Guimont, arboriculteur, Groupe Fournier. Ce travail a beneficie de la collaboration de: Marc A. Laurin, agr., Chef de la Division des Parcs, Ville de Quebec.
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